Les experts en finance et en droit peuvent également bénéficier de la visibilité médiatique. Encadrée par leurs organes professionnels, la communication leur est autorisée à condition de se conformer à des normes déontologiques rigoureuses, qui sont particulièrement strictes dans le domaine notarial. On fait le point sur le sujet avec Frédéric Ducourau.
Stratégies de développement clientèle et amélioration de l’image professionnelle dans un métier sans possibilité de publicité
Les professions libérales sont autorisées à communiquer, mais elles doivent respecter un code déontologique strict, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’exercer. Cependant, comme tout professionnel, les avocats et les notaires ont besoin de cultiver une image favorable pour attirer une clientèle ciblée qui correspond à leur mode de fonctionnement et à leur expertise spécifique.
Florian Borras, expert en marketing digital et ayant travaillé pendant plusieurs années avec des professionnels du chiffre et du droit, a fondé l’Agence Libérale à Toulouse pour les aider à communiquer tout en respectant leur déontologie. En effet, les réseaux sociaux ont remplacé le bouche-à-oreille et il est crucial d’être présent de manière régulière sur tous les canaux pour attirer une clientèle pertinente, selon lui. De plus, les publications jouent un rôle pédagogique important auprès du public en valorisant la profession et ses fonctions. Enfin, la communication permet également de développer la marque employeur, ce qui constitue un enjeu stratégique et un outil essentiel dans le contexte actuel de crise de l’emploi.
La communication dans le notariat : une affaire sérieuse
Les notaires et les commissaires de justice sont soumis à des règles strictes en matière de communication, contrairement aux avocats et aux experts-comptables qui bénéficient d’un code plus souple. Le conseil supérieur du notariat répertorie ces règles dans un document de 60 pages qui détaille les exigences en matière de création de sites internet et de nom de domaine.
Les notaires doivent respecter de nombreuses conditions, telles que l’indication de leur numéro d’agrément, l’affichage de leurs tarifs, la position correcte du logo avec un lien vers les notaires de France, ainsi qu’une mention dédiée à la médiation. Le contenu de leurs communications est également scruté attentivement et doit respecter cinq critères, notamment la loyauté, l’objectivité, l’utilité pour le public, la cohérence et l’utilité pour l’ensemble de la profession. Toute forme de publicité est interdite, ce qui exclut la possibilité d’inclure un appel à l’action tel que « contactez-nous » à la fin d’un message.
Ces nombreuses contraintes expliquent la timidité de la profession, qui peut sembler déconnectée. Cependant, les notaires les plus anciens, même ceux qui sont bien établis, commencent à communiquer davantage afin d’améliorer leur image parfois perçue comme traditionnelle. Les jeunes notaires, quant à eux, se tournent naturellement vers la communication, car contrairement à leurs prédécesseurs, ils ont besoin d’attirer une clientèle. En raison de besoins de reconnaissance et de la concurrence accrue depuis la loi Macron, la profession tend à assouplir ses règles. Elle aspire à plus de liberté tout en maintenant ses valeurs, selon Florian Borras, expert en la matière.