Directrice de l’école polonaise de Brest-Litovsk, Anna Paniszewa vient d’être arrêtée en Biélorussie par les autorités du pays à son retour de Pologne. Motif ? Elle serait soupçonnée de « menée antinationale », encourant une peine allant de 5 à 12 ans d’emprisonnement. Plus d’infos dans la suite.
Ouverture d’une procédure pénale pour « héroïsation des criminels de guerre »
Anna Paniszewa vient d’être arrêtée en Biélorussie, mais elle n’est pas la seule. En effet, le ministère de l’Intérieur du pays a également annoncé l’arrestation du co-fondateur de l’école polonaise, vraisemblablement pour les mêmes chefs d’accusation. Très vite, une procédure pénale a été ouverte pour « héroïsation des criminels de guerre ». C’est en tout cas ce qu’a déclaré le bureau de presse du parquet de l’oblast de Brest.
Mais que reproche-t-on réellement à Mme Paniszewa ? Selon le parquet, l’école polonaise a organisé, le 28 février dernier, un « événement de masse illégal », qui a connu la participation de jeunes et de mineurs. Dans sa déclaration, le parquet cite « des jeunes vêtus de l’uniforme national de l’organisation des scouts polonais, qui ont chanté et lu des poèmes louant les criminels de guerre (résistants anticommunistes) ». Il est utile ici de signaler qu’avant son arrestation, Anna Paniszewa a tout nié en vrac sur les réseaux sociaux. Elle est allée plus loin en déclarant que les faits qu’on lui reproche sont une pure invention du bureau du procureur, estimant que tout l’objet de cette affaire est de liquider l’école polonaise.
Tensions entre la Biélorussie et la Pologne
L’affaire de Mme Paniszewa aurait provoqué des tensions palpables entre la Biélorussie et la Pologne. Suite à son arrestation, ordre était donné au consul polonais à Brest, Jerzy Timofiejuk, de quitter la Biélorussie. En effet, le ministère biélorusse des Affaires étrangères a expressément demandé à ce dernier de quitter le territoire, lui reprochant sa participation à l’événement au centre du litige. La réaction de la Pologne ne s’est pas faite attendre. Moins de 24 heures après, la Pologne a déclaré un diplomate de la République du Bélarus à Varsovie persona non grata.
En réponse, le ministère biélorusse des Affaires étrangères a encore une fois réagi, un jour plus tard, en ordonnant à deux diplomates polonais de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Les deux diplomates en question sont le consul général à Grodno et le consul de la même mission. D’escalade en escalade, Marcin Przydacz, chef adjoint du ministère polonais des Affaires étrangères, a annoncé que son pays allait répondre à cette décision, en phase avec le principe de réciprocité.
Arrestation d’Andzelika Borys
La présidente de l’association des Polonais de Biélorussie, Andzelika Borys, a également été arrêtée dans le cadre de cette affaire. Dans un tel contexte, il semblerait que la minorité polonaise en Biélorussie serait la cible d’attaques de la part du gouvernement de Łukaszenko. Une minorité qui a reçu le soutien de Gitanas Nausėda, le président de la Lituanie, qui a dénoncé sur Twitter les exactions contraires aux traités internationaux.