Depuis le 1er janvier 2025, un vent glacial souffle sur l’avenir des véhicules hybrides rechargeables (PHEV). Avec l’entrée en vigueur de la norme Euro 6e-bis, l’Europe a décidé de serrer la vis sur les émissions de CO2. Et pour les PHEV, déjà pointés du doigt pour leur bilan carbone discutable, cette nouvelle réglementation pourrait bien sonner le glas. Le point sur le sujet avec Univers Motors !
Euro 6e-bis, des règles qui changent tout
Avant, les tests d’homologation pour les émissions de CO2 étaient presque une formalité. Une distance simulée de 800 kilomètres et des températures relativement standards suffisaient pour valider les chiffres. Mais la norme Euro 6e-bis rebat les cartes. Désormais, les tests s’étirent sur 2 200 kilomètres et couvrent une plage thermique allant de 0°C à 35°C, avec des pics jusqu’à 38°C.
Les conséquences sont immédiates. Prenez la BMW X1 xDrive25e : sous l’ancien régime, elle affichait fièrement 45 g/km de CO2. Aujourd’hui, avec les nouveaux paramètres, c’est 96 g/km. Et ce n’est pas un cas isolé. Ces nouvelles valeurs, plus représentatives des conditions réelles, explosent littéralement les scores. Pour les consommateurs, cela change tout, car des modèles qui échappaient au malus écologique risquent désormais de se retrouver dans le collimateur fiscal. Résultat : ces véhicules, prisés aussi bien par les particuliers que par les entreprises, perdent une bonne partie de leur attrait.
Un coup dur pour une technologie déjà critiquée
Pourquoi un tel tour de vis ? Simplement parce que les PHEV ne tiennent pas leurs promesses. Selon des études récentes, ces véhicules émettent en moyenne 3,5 fois plus de CO2 que les chiffres officiels. Leur autonomie électrique, vendue comme un argument clé, ne joue réellement que dans 11 à 15 % des trajets. Pour les constructeurs, c’est un coup de massue. Que faire ? Augmenter la capacité des batteries pour améliorer les performances ? Cela semble une solution, mais elle est loin d’être idéale. D’un côté, cela renchérit les coûts pour les consommateurs, rendant ces modèles encore moins compétitifs. De l’autre, la production de batteries plus volumineuses alourdit leur empreinte écologique. Un vrai cercle vicieux.
Euro 6e-bis-FCM : un pas de plus vers le 100% électrique
Si Euro 6e-bis met déjà à genoux les hybrides rechargeables, la norme Euro 6e-bis-FCM prévue pour 2027 risque de leur porter le coup de grâce. Avec une distance de test allongée à 4 260 kilomètres, les émissions de CO2 atteindront des sommets. Là encore, la marge de manœuvre devient inexistante pour les constructeurs. Respecter les objectifs européens en matière de CO2 devient un défi quasi insurmontable pour les PHEV. Dès lors, la stratégie des marques se redirige massivement vers le tout électrique, perçu comme la seule issue viable.
Un tournant inévitable
Avec cette nouvelle réglementation, l’Europe semble entériner un constat : l’hybride rechargeable, longtemps vanté comme une solution de transition, a atteint ses limites. A force de vouloir concilier thermique et électrique, la technologie hybride finit par ne convaincre ni les écologistes ni les consommateurs. Ce durcissement pourrait bien précipiter son déclin et accélérer l’essor des véhicules 100 % électriques, moins compromis et plus adaptés aux exigences climatiques actuelles.