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Plus de 250 millions d’enfants et de jeunes toujours non scolarisés : un défi mondial à relever

24 janvier 2025
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Malgré les progrès réalisés ces dernières années en matière d’éducation, des millions d’enfants et de jeunes à travers le monde restent exclus des systèmes scolaires. Les données récentes publiées par l’UNESCO dans son Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2024 dressent un tableau préoccupant de la situation et mettent en lumière les défis à surmonter pour garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous. On fait le point avec Denis Bouclon.

Une stagnation mondiale malgré des avancées notables

Depuis 2015, environ 110 millions d’enfants et de jeunes ont pu accéder à l’éducation grâce aux efforts internationaux pour atteindre l’Objectif de développement durable en matière d’éducation. Cette avancée marque un record historique en termes de scolarisation, accompagné d’une augmentation des taux d’achèvement des études secondaires. Aujourd’hui, 40 millions de jeunes supplémentaires terminent leurs études par rapport à il y a presque une décennie.

Toutefois, la proportion d’enfants non scolarisés a à peine diminué, passant d’environ 252 millions à 251 millions au cours de cette période. Ce chiffre illustre une stagnation mondiale. Les disparités géographiques sont particulièrement marquées : en Afrique subsaharienne, plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde sont recensés. Par ailleurs, 33 % des enfants des pays à faible revenu n’ont pas accès à l’école, contre seulement 3 % dans les pays à revenu élevé.

Le financement de l’éducation : une priorité inachevée

Les causes principales de cette situation sont liées au sous-financement chronique de l’éducation. Selon le rapport, dans 4 pays sur 10, les budgets éducatifs représentent moins de 15 % des dépenses publiques, bien en dessous du seuil recommandé. De plus, seulement 4 % du PIB y sont consacrés, alors que ce niveau est considéré comme le minimum pour garantir une éducation de qualité.

Un autre constat frappant concerne les écarts de dépenses par apprenant. Les pays à faible revenu investissent en moyenne 55 dollars par élève, alors que ce chiffre atteint 8 543 dollars dans les nations à revenu élevé. À cela s’ajoute une problématique majeure : le poids de la dette. En 2022, les pays africains ont alloué presque autant de ressources au remboursement de leurs dettes qu’à leurs budgets éducatifs.

Par ailleurs, l’aide publique internationale dédiée à l’éducation a diminué, passant de 9,3 % des flux d’aide en 2019 à 7,6 % en 2022. Cette baisse accentue les défis auxquels les pays en développement doivent faire face pour financer des programmes éducatifs durables et inclusifs.

Des solutions envisagées pour un avenir plus équitable

Pour remédier à ces inégalités, l’UNESCO appelle à la mise en place de mécanismes de financement novateurs. Parmi ces initiatives, les échanges dette-éducation, qui permettent de convertir une partie des dettes en investissements éducatifs, figurent comme une piste prometteuse.

De telles initiatives, déjà expérimentées dans certains cadres bilatéraux, pourraient désormais être étendues grâce à une plateforme multilatérale associant des acteurs majeurs tels que l’UNESCO, le G20 et des fonds internationaux spécialisés comme le Partenariat mondial pour l’éducation.