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La danse classique : plus qu’une passion pour ces amateurs..

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Quelles semaines à venir pour les amoureux de la danse classique. Certains, à l’instar de Jacques Cardoze, passent en effet tous leurs week-ends dans les transports européens, qu’il s’agisse d’avions ou de trains, pour découvrir de nouveaux spectacles.

Certains peuvent assister à beaucoup de spectacles…

C’est en moyenne à 30 spectacles par an que ces amateurs de danse classique assistent en Europe à Amsterdam, Paris, Zurich, Londres, Berlin ou Milan.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils en sont particulièrement dépendant. Ainsi la saison dernière, ils ont suivi assidûment les programmations et en particulier celle très réussie de du ballet « Blake Works », un chef d’œuvre de trente minutes que l’Américain William Forsythe a offert en exclusivité à l’Opéra de Paris en 2017.
Il s’agit ballet épuré, moderne, qui mêle des mouvements parfaitement classiques mais très adaptés à notre époque puisqu’orchestrés sur des rythmes enivrants du génial compositeur James Blake. Le succès à Paris a permis à cette pièce d’être rachetée puis reprise par d’autres compagnies en Europe. Après Paris, c’est « le Het » d’Amsterdam, la Scala de Milan dirigée par l’ancienne étoile de l’Opéra de Paris Manuel Legris et le Staatsballett de Berlin qui l’ont repris à leur tour.
Du coup, certains passionnés en profitent pour s’offrir une virée dans chacune de ces villes afin d’y découvrir des interprétations différentes. Tout cela en l’espace de deux ans. L’un d’eux confiait récemment à un journaliste italien : « J’aime comparer un même ballet et plusieurs interprétations. L’avantage de notre époque c’est que l’on peut découvrir des talents en une seconde grâce aux réseaux sociaux. Notamment Instagram. On critique beaucoup les réseaux, mais pour le milieu de la danse et le passionné que je suis, c’est une chance incroyable ! »

Donateurs, mécènes et passionnés…

Abonné à l’Opéra de Paris, certains amateurs font également partie de l’AROP (Association pour le Rayonnement de l’Opéra), qui regroupe les mécènes de cette grande institution fondée par Louis XIV. Ce statut privilégié leur permet d’assister à certaines répétitions.
Nombreux sont aussi ceux qui, vivant à l’étranger, profitent de leurs séjours à Londres ou Washington pour fréquenter des lieux mythiques comme Covent Garden ou le Kennedy Center, notamment lors des passages d’Alvin Ailey ou du Royal Ballet avec la géniale Marianella Nuñez.

Heureusement leur entourage comprend leur addiction !

Familiers des théâtres, ces fous de danse ne ratent rien des programmations chorégraphiques. En mars, ils ont assisté à la soirée « Autographs » à Zurich en Suisse. D’ailleurs, le Zurich Ballet est considéré comme l’une des meilleures compagnies d’Europe.
Il faut dire que Zurich a programmé les trois chorégraphes les plus côtés de la catégorie « néo-classique » en ce moment à travers le monde, dont William Forsythe, ce chorégraphe américain auteur d’une trentaine de pièces, dont certaines sont de véritables chefs-d’œuvre.

William Forsythe, un chorégraphe de renom

Forsythe a chorégraphié pour les plus grandes compagnies du monde comme le London Festival Ballet, le San Francisco Ballet, le Boston Ballet ou encore l’ABT de New York et bien sûr l’Opéra de Paris. Considéré comme le plus européen des chorégraphes américains, Forsythe est un personnage à part dans le monde de la danse. Créateur depuis la fin des années 70 et âgé aujourd’hui de 75 ans, il n’a accepté qu’une fois de réserver ses inventions pour une seule compagnie : le Ballet de Francfort.
Quasiment toute sa carrière, il a privilégié une position d’indépendant, contrairement à ses pairs qui aiment s’inscrire dans la durée en dirigeant des compagnies sur des cycles de trois à cinq ans. Ce fut notamment le cas de Benjamin Millepied, le réalisateur de Swan Lake et ex-mari de Natalie Portman, qui a été directeur de la Danse à l’Opéra de 2014 à 2016, ou de Rudolf Noureev au début des années 90, qui en avait profité pour revisiter et chorégraphier tous les ballets du répertoire : Le Lac des Cygnes, La Belle au bois dormant, Raymonda ou Don Quichotte.
Forsythe, lui, préfère garder son indépendance et aime découvrir différents styles de danseurs. Pour le plus grand plaisir des passionnés qui pourront se régaler en allant découvrir ses dernières créations prévues en avril 2025 à Londres, notamment sa dernière invention « Playlist ».