Coup de tonnerre dans l’industrie du tourisme : le Digital Markets Act, ce règlement européen taillé pour brider les géants du numérique, vient de changer la donne. Depuis le 14 novembre 2024, Booking.com, le mastodonte de la réservation en ligne, est contraint de lâcher du lest. Les hôteliers, jusque-là étranglés par des règles imposées par la plateforme néerlandaise, retrouvent enfin leur liberté tarifaire. Décryptage avec Stayforlong !
Booking perd son monopole tarifaire
Jusqu’à présent, Booking.com jouait les gros bras avec ses fameuses clauses de parité, ce qui veut dire que si un hôtel voulait afficher ses chambres sur la plateforme, il devait y proposer ses prix les plus bas, quitte à pénaliser son propre site web. Une règle qui a longtemps fait grincer des dents, mais à laquelle il était impossible d’échapper. Désormais, ces pratiques ne sont plus d’actualité. Les hôteliers peuvent enfin proposer des tarifs plus attractifs sur leurs propres canaux, une véritable petite révolution dans le secteur.
Le Digital Markets Act, un règlement qui bouscule les géants
La Commission européenne a frappé fort en désignant Booking comme un « contrôleur d’accès », un statut réservé aux géants du numérique comme Google, Amazon ou Meta, qui les place sous surveillance stricte pour éviter les abus de position dominante. Résultat, Booking se voit imposer de nouvelles règles du jeu.
Fini les représailles tarifaires ou le déréférencement pour les hôtels qui osent jouer la transparence. Les prestataires du tourisme peuvent maintenant fixer leurs prix comme ils l’entendent, moduler leurs offres selon leurs propres critères et profiter d’un accès en temps réel aux données générées par leurs clients sur la plateforme. Une bouffée d’air pour ces professionnels qui, jusqu’ici, marchaient sur des œufs à chaque réservation.
Une liberté tarifaire qui change tout
Désormais, un établissement peut afficher ses prix les plus compétitifs sur son site internet sans craindre de sanctions de la part de Booking. C’est aussi une opportunité de soigner leur marketing, en s’appuyant sur les données clients générées sur la plateforme pour ajuster leurs stratégies. Et Booking, dans tout ça ? Le géant n’a plus le droit de gonfler ses commissions sur chaque réservation pour compenser la perte de son monopole. Une décision qui a de quoi faire grincer des dents du côté d’Amsterdam, mais qui redonne un peu de pouvoir aux acteurs locaux du tourisme.
Un arsenal juridique qui ne plaisante pas
Si Booking pensait pouvoir déjouer les nouvelles règles, la Commission européenne a vite calmé le jeu. En cas de non-respect des obligations imposées par le Digital Markets Act, le géant risque des amendes pouvant aller jusqu’à 20 % de son chiffre d’affaires mondial. Autant dire que l’Union européenne a sorti les muscles pour mettre au pas les plateformes numériques les plus dominantes.
Vous l’aurez compris, la décision marque un véritable tournant pour l’industrie du tourisme, car pendant des années, Booking.com a dicté sa loi, imposant des conditions parfois étouffantes aux hôtels, aux sociétés de location de voitures et à bien d’autres prestataires. Aujourd’hui, ces acteurs retrouvent de l’air, de la marge de manœuvre, et surtout, des perspectives nouvelles.
Ce n’est pas qu’une victoire pour les professionnels du secteur, c’est aussi une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui pourront, eux aussi, bénéficier de tarifs plus compétitifs directement auprès des établissements.